Trafic de cannabis entre Plougastel-Daoulas et Quimper : trois hommes évitent de lourdes peines | Côté Quimper

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A Quimper, trois hommes ont été jugés mardi 6 octobre 2020 pour consommation et trafic de cannabis. Photo d'illustration.

Deux des trois prévenus, 20 ans, habitent à Quimper (Finistère). Le dernier, âgé de 36 ans, à Plougastel-Daoulas. Ils étaient poursuivis pour consommation et trafic de cannabis. Mardi 6 octobre 2020, ils ont été jugés et condamnés par le tribunal correctionnel de Quimper en comparution immédiate.

Dans cette affaire, tout commence le 1er octobre dernier. Vers minuit, une patrouille de police surprend trois individus en train de fumer du cannabis dans une voiture. La scène se passe chemin de Kergreïs à Quimper. Les deux prévenus de 20 ans se trouvent dans le véhicule.

La fouille permet de retrouver à l’intérieur 78,5 g de résine de cannabis et une balance de précision. Un peu plus de 7 g de résine de cannabis ont aussi été retrouvés chez l’un des deux jeunes hommes. L’intéressé admet que c’est un consommateur. Mais nie être un dealer.

4,5 kg de résine de cannabis et un pistolet

L’enquête de police révèle la présence d’un troisième individu, lui aussi dans le box du tribunal, ce mardi. Il vit à Plougastel-Daoulas. Le 25 septembre dernier en milieu de soirée, les deux Quimpérois sont allés chez lui pour acheter trois plaquettes de résine de cannabis, soit un peu de moins de 300 g, pour la somme de 1 500 euros.

Le 2 octobre, policiers et gendarmes perquisitionnent sa maison. Ils retrouvent des têtes de cannabis, conditionnées dans 9 sachets en plastique. Le poids de cette marchandise a été estimé à 4,5 kg.

Sur place, un pistolet automatique et 14 cartouches sont également retrouvés. Leur propriétaire parle d’une « arme de collection ». Sur la drogue, l’intéressé a soutenu qu’elle ne lui appartenait pas.

Le président du tribunal, Christophe Lepetitcorps, a du mal à le croire. « Vous vendez des choses qui ne vous appartiennent pas ? » Le prévenu explique qu’il n’était pas tranquille. 

Je voulais que ça parte rapidement de chez moi. Je ne me prends pas pour quelqu’un que je ne suis pas. Je ne fais pas de trafic de stupéfiants. 

Christophe Lepetitcorps n’est pas convaincu : « Vos échanges sur Whatsapp montrent pourtant le contraire et dans ce dossier, il y a tous les poncifs du trafic de stupéfiants. Et quand les deux autres prévenus prennent la route pour aller chez vous, le 25 septembre vers 22 h 30, ce n’est pas pour acheter des fraises. »

Consommateurs mais pas dealers ?

L’un des Quimpérois semble avoir davantage le profil. Lors de son audition, il aurait déclaré acheter du cannabis dans le quartier de Kermoysan. Des photos retrouvées dans son téléphone portable ont tout l’air de publicités pour des produits illicites. « C’est pour Snap (l’application Snapchat, NDLR), c’est pour faire des stories », tente d’expliquer l’intéressé.

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Aucun des trois n’a le casier judiciaire-type du trafiquant de stupéfiants. « Cependant, les quantités dont on parle dans ce dossier sont importantes », observe Christophe Lepetitcorps.

L’habitant de Plougastel-Daoulas est un ancien vendeur automobile. Il travaillait dans une concession de Brest mais a perdu son emploi fin 2019.

Les deux autres prévenus sont de nationalité marocaine. Le premier a un casier judiciaire comportant 13 mentions, principalement pour des vols et des violences. Mais il vit en couple et attend un enfant.

Le second paraît le plus inséré. Il explique avoir suivi une formation de deux ans dans le secteur de la logistique, à Ergué-Gabéric.

« Réquisitions surréalistes »

Pour la procureure de la République, les deux jeunes hommes « tentent de s’accorder sur une version ». Selon elle, les trois prévenus « racontent des bobards ».

Elle rappelle que la valeur marchande des 4,5 kg de têtes de cannabis retrouvés à Plougastel-Daoulas se situe entre 22 500 et 40 000 euros. Ses réquisitions sont lourdes : de 20 mois à 4 ans de prison ferme, avec maintien en détention.

Elles ont fait bondir les trois avocats de la défense. Me Ronan Appéré, le défenseur du prévenu le plus âgé, en tête. 

Je suis obligé de m’insurger. Ces réquisitions sont surréalistes, totalement disproportionnées. 

Ses confrères Me Vincent Omez et Me Sophie Gessat ont adopté la même stratégie. Cette dernière a ironisé sur « cette affaire extraordinaire » au regard des quantités de stupéfiants, retrouvés chez son client. Soit 7,59 g de résine de cannabis. « Tout ça pour ça ? »

L’individu qui réside à Plougastel a été condamné à 2 ans de prison ferme, avec maintien en détention, et à une amende de 5 000 euros. Il a par ailleurs l’interdiction de détenir une arme pendant 5 ans.

Les deux autres s’en tirent mieux. L’un avec 12 mois de prison dont 3 mois, assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Lui aussi a été maintenu en détention.

Le dernier a été relaxé pour les faits de trafic de stupéfiants. Il a néanmoins écopé de 8 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans. Il a notamment l’interdiction de fréquenter les deux autres prévenus.

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