Le coronavirus risque de coûter gros à la filière touristique de l’Hexagone. Sur trois mois, la pandémie pourrait lui faire perdre 40 milliards d’euros, a estimé mardi le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne. La filière “génère pour tous nos territoires environ 170 milliards d’euros chaque année de recettes tourisitiques, entre touristes internationaux et français”, a-t-il relevé sur Sud Radio. Alors que les restrictions sur les déplacements se sont multipliées ces derniers temps, “si la situation devait durer trois mois, c’est autour de 40 milliards d’euros qui s’évaporent pour nos territoires, pour ces filières touristiques qui font vivre deux millions de personnes dans l’ensemble du pays”, a-t-il ajouté.
Le 13 mars, Jean-Baptiste Lemoyne évoquait un manque à gagner pouvant atteindre 10 milliards d’euros pour les quatre premiers mois de l’année. En 2019, les dépenses en France des visiteurs étrangers ont atteint 57,9 milliards d’euros, et celles des touristes français ayant opté pour un séjour dans l’Hexagone sont estimées à quelque 110 milliards. Le secrétaire d’Etat anticipe qu’un plus grand nombre de Français feront le choix du territoire français plutôt que de l’étranger une fois la crise sanitaire passée et le confinement levé.
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“Je pense que le tourisme va évoluer et que désormais le Français qui part en vacances voudra avoir vraiment des garanties sur sa capacité à avoir accès aux soins, à vérifier que l’endroit où il va est bien préservé (..) et qu’il y aura un regain pour le tourisme national, pour la découverte de tout ce patrimoine et ces terroires qui font la richesse de la France”, a-t-il dit.
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Pour les voyages annulés durant la pandémie, les avoirs qui seront remis par les entreprises de tourisme auront une validité de 18 mois et ne pourront être remboursés qu’au-delà de cette période. “J’ai réservé un voyage, j’ai un avoir qui me permet de reprogrammer avec l’agence mon déplacement et cet avoir sera valable 18 mois. Au bout des 18 mois, si je n’ai pas utilisé cet avoir, à ce moment-là le remboursement sera possible”, a-t-il précisé.
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Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi la mise en place de ce dispositif pour soutenir la filière et éviter la disparition brutale d’agences de voyage qui devraient sinon rembourser les voyages réservés avant la crise.
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