« The Gentlemen » : cannabis et vilains messieurs

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En ce début d’année trop chaud pour être honnête, on ne peut pas dire que le cinéma nous ait beaucoup aidés à oublier les grèves, inondations, coronavirus et autres joyeusetés qui font l’actualité. Alors, la perspective de passer près de deux heures en compagnie d’Hugh Grant, ex-prince charmant délicieusement british du délicieux « Quatre mariages et un enterrement » et séducteur ô combien romantique de Julia Roberts dans « Coup de foudre à Notting Hill » avait de quoi tenter le (ou la) cinéphile un peu morose. Mais voilà, plus de vingt ans ont passé depuis, et, cette fois, l’irrésistible tombeur, dont seul le sourire n’a pas changé, ne cherche plus à séduire une jolie femme, mais, bien plus trivialement, à extorquer un joli magot à un parrain britannique de la coke en le faisant chanter. Adieu la comédie romantique, bonjour la grosse farce policière… Et, hélas, les grosses ficelles qui vont avec. Essayons quand même : on va peut-être s’amuser…

Tout commence par un coup de revolver. Un gentleman vêtu de tweed s’écroule dans son canapé. Il est mort. C’est son histoire que l’on va découvrir. Une histoire d’une complexité effrayante, dont on est convié à suivre les étapes en flash-back, via une sorte de film dans le film, projeté et commenté par un certain Fletcher, journaliste de profession mais peu soucieux de déontologie puisqu’ici, c’est en maître chanteur sans états d’âme qu’il tente de monnayer ses qualités de reporter. Shocking ! Mais on lui pardonne vite, puisqu’on finit par reconnaître, d’abord le sourire, puis, tout de même, la séduction, même aujourd’hui un peu ridée et empâtée, de notre bel Hugh Grant. Puis on rame, beaucoup, à essayer de suivre le fil, ou plutôt les nœuds, d’un scénario qui semble divaguer comme sous l’empire de la drogue. Normal : Mickey Pearson (incarné par l’Américain Matthew McConnaughey), l’homme en tweed, est le roi du cannabis britannique. Il a fait fortune avec de grandes « fermes » de marijuana réparties aux quatre coins du royaume l‘Angleterre et exploitées en toute impunité : souterraines, ses luxuriantes plantations se sont développées là où personne n’aurait l’idée de les chercher : dans d’anonymes hangars situés sur les terres de quelques pairs et autres aristocrates aussi racés que désargentés, trop heureux grâce aux loyers de ces serres très particulières, de pouvoir rénover sans douleur la toiture de leur grand château, et doter leurs enfants. Fûté, non ?

Mais voilà. Mickey Pearson prend de l‘âge et, bien assis sur sa fortune, il a décidé de prendre sa retraite. Il a trouvé sans peine un acquéreur, Américain, très bien élevé à première vue mais… pas à la deuxième : non seulement il refuse de payer le prix demandé, mais il va s’employer à le faire baisser par tous les moyens. Ceux que la loi et la raison réprouvent, bien sûr. Un deuxième larron entre en scène, Chinois, celui-là, et tout aussi machiavélique. Chacun cherchant à tromper l’autre, et à l’impressionner, en lâchant leurs sbires respectifs, tout ce beau monde commence à s’entretuer. Mensonges, pièges, coups fourrés, courses poursuites, on a vite le vertige devant le « film », totalement délirant, de cette guerre de gangsters guignolesques où vient même se perdre un insolite mais honnête coach de boxe (Colin Farrel) en casquette et pull à carreaux… Et, in fine, un oligarque russe. On rit parfois, on se lasse, aussi, on risque, même, de déclarer forfait. Mais on reste, accroché par l’humour des dialogues, et des interprètes, qui jouent avec brio le jeu du n’importe quoi…

MON AVIS

Signé Guy Ritchie, réalisateur britannique, distillé par Hugh Grant, ex-séducteur reconverti en journaliste véreux, le récit tortueux, mêlant clichés et humour, de la lutte à mort d’une poignée cosmopolite de rois du cannabis qui se disputent la succession d’un Britannique aspirant à la retraite. Un polar loufoque, compliqué, mais finalement plutôt divertissant.

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