Deux importants chantiers immobiliers sont en cours boulevard de Verdun, peu après l’ancienne caserne Vauban. L’un des deux connaît quelques soucis aquifères. En témoigne la petite station de pompage qu’il a fallu installer en bordure du boulevard, au-dessus de l’immense cavité creusée pour abriter la future résidence “Le Cap d’Azur”.
Une opération portée par le promoteur Uniti Habitat qui consiste à réaliser un bâtiment de cinq étages, comprenant 61 logements (vingt-six T2, trente T3, cinq T4), dont 17 sociaux (via l’office Sète Thau Habitat), avec deux niveaux de parking en sous-sol totalisant 101 places de stationnement, dont sept pour les PMR (personnes à mobilité réduite).
L’opposition municipale : “Aberration écologique”
La livraison était prévue pour le deuxième trimestre 2020, mais elle ne le sera sans doute pas avant le troisième trimestre, voire la fin de l’année. Car le chantier accuse un retard de plusieurs mois.
La raison ? Il a fallu au départ creuser profondément le sol, à plus de six mètres par rapport au boulevard. C’est là qu’une importante quantité d’eau a été mise au jour. De l’eau douce qu’il a donc fallu commencer à pomper, et rejeter dans l’étang.
Plus de trois mois après, ça continue. Ce qui n’a pas manqué d’interpeller les riverains du boulevard de Verdun. Et, à leur tour, les élus de l’opposition municipale de gauche “Puissance Sète/Le Rassemblement”.
C’est ainsi que le 3 février dernier, Véronique Calueba – candidate aux élections municipales à la tête de la liste “Alternative Sétoise”, a écrit au préfet, Jacques Witkowki : “Sommes-nous en train de vider dans l’étang une nappe, un puits karstien, une résurgence ?”
“C’est une aberration écologique de creuser en-dessous du niveau de l’étang, d’y rejeter de l’eau douce et d’envisager de pomper éternellement. Je vous prie donc, Monsieur le Préfet, de bien vouloir diligenter une enquête sur la provenance de cette eau et de suspendre le chantier dans l’attente des résultats”.
Une veine circulant sous le mont Saint-Clair
Contacté, Uniti Habitat n’a pas répondu à nos sollicitations. Difficile d’obtenir donc des explications précises. Mais selon une source (!) éclairée, la présence de cette poche d’eau n’avait donc pas été détectée avant le premier coup de pioche.
Elle proviendrait d’une veine serpentant sous le mont Saint-Clair, comme il en existe plusieurs autres, dans lesquelles se déversent les infiltrations, les eaux de pluie.
Mauvaise surprise, donc, pour le promoteur. Il a fallu modifier les emplacements des pieux sécants qui délimitent les fondations. Et mettre en place un pompage afin que les travaux puissent se poursuivre, dans des conditions consécutivement assez boueuses.
L’enjeu consiste bien sûr à assurer l’étanchéité totale du sous-sol de la future résidence, une fois l’eau canalisée en-dessous. Aux dernières nouvelles, les fondations seraient toutefois en passe d’être terminées. Et l’on pourra commencer à passer à l’étape suivante, le dallage en béton du sol du parking souterrain.
Un autre chantier à côté : “Aïgabella”
Situé juste à côté de la future résidence “Le Cap d’Azur”, un autre chantier immobilier est en cours, celui d'”Aïgabella”. En dépit du nom de cette résidence-là (“Les belles eaux”), il ne risque pas de connaître les mêmes problèmes de “forte humidité” puisqu’il est construit en surplomb. Il s’agit d’une opération de 77 logements, réalisée par Vinci Immobilier, dont 46 pour le compte de l’office Sète Thau Habitat.
Avec “Le Cap d’Azur” et “Aïgabella”, ce sont donc 138 logements qui vont voir le jour dans les mois qui viennent sur cette portion du boulevard de Verdun bordée par la voie ferrée, à proximité des rives de l’étang, non loin de l’ancienne caserne Vauban.