Municipales à Paris : Benjamin Griveaux porte plainte pour atteinte à l’intimité de la vie privée

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Coup de tonnerre dans la campagne pour les élections municipales à Paris. Benjamin Griveaux a annoncé le retrait de sa candidature vendredi 14 février après la diffusion de plusieurs vidéos intimes. Marié et père de trois enfants, le député et ancien porte-parole du gouvernement a fait le choix “de ne pas exposer davantage” sa famille dénonçant, dans une déclaration à l’AFP et à BFMTV, une campagne qui “va trop loin”. Cette situation est inédite et intervient 48 heures après la publication, sur internet, de vidéos et messages qui n’ont pour l’instant pas été authentifiés.
“Depuis plus d’un an ma famille et moi avons subi des propos diffamatoires, des mensonges, des rumeurs, des attaques anonymes, la révélation de conversations privées et des menaces de mort”, a déclaré Benjamin Griveaux avant d’ajouter : “Ce torrent de boue m’a affecté mais surtout a fait du mal à ceux que j’aime. C’est comme si cela n’était pas suffisant, hier un nouveau stade a été franchi”. L’ex-candidat a également estimé que “le projet pour Paris, que nous avons construit et pour lequel nous nous sommes battus, ce projet aujourd’hui il vivra mieux sans moi”.
Qui pour lui succéder ?
C’est son ancien collègue du groupe La République en Marche, le député des Français de l’étranger Joachim Son-Forget, qui a permis l’émergence de ces images, précise LCI. Pour le moment, on ignore qui prendra la place du désormais ex-candidat mais à un mois du premier tour des municipales, le temps presse pour le parti présidentiel. Marlène Schiappa, candidate dans le XIVe arrondissement de Paris a déjà annoncé qu’elle ne remplacerait pas Benjamin Griveaux comme tête de liste LaRem à Paris. Selon Marie-Laure Harel, porte-parole de l’ex-candidat et citée par Les Echos un “nouveau candidat” sera désigné “en début de semaine prochaine”.
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Les candidats aux municipales ont en effet jusqu’au 27 février au plus tard pour déposer leur liste complète. Plusieurs options paraissent envisageables avec trois maires d’arrondissements : Delphine Bürkli (IXe arrondissement) et Florence Berthout (Ve), deux ex-LR ralliée à LaRem ainsi que Frédérique Calandra (XXe), ex-PS qui avait rejoint la campagne de Benjamin Griveaux. De son côté, le député LaRem de Paris Mounir Mahjoubi s’est dit “disponible” alors que la ministre de la Santé Agnès Buzyn, un temps pressentie, a répété qu’elle ne “pourrait pas être candidate aux municipales” en raison de son “agenda ministériel chargé”.
La tâche sera en tout cas compliquée pour le successeur de Benjamin Griveaux alors que le député était en difficulté dans les sondages, donné en 3e position derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati. Il était talonné par l’écologiste David Belliard. Dans une déclaration au Figaro, une élue pro-Grivaux a affirmé “tomber des nues” alors qu’une autre s’est dite “affligée”. Cédric Villani, ancien député LaRem et dont la candidature dissidente a largement affaibli celle de Benjamin Griveaux a adressé à l’ex-candidat ainsi qu’à sa famille son “soutien plein et entier dans cette épreuve” tout en prenant “acte de sa décision difficile”.

J’adresse à Benjamin Griveaux, ainsi qu’à sa famille, mon soutien plein et entier dans cette épreuve. Je prends acte de sa décision difficile. L’attaque indigne qu’il subit est une menace grave pour notre démocratie.— Cédric Villani (@VillaniCedric) February 14, 2020

Le Premier ministre Edouard Philippe a, de son côté, dit “respecter” la décision de Benjamin Griveaux. Lors d’une conférence de presse il lui a exprimé sa “sympathie” et son “soutien”. La candidate LR à la Mairie de Paris, Rachida Dati a estimée quant à elle que “les Parisiens méritent une campagne apaisée et digne, à la hauteur des enjeux majeurs pour l’avenir de Paris” avant de prendre “acte de la décision de Benjamin Griveaux”. Le candidat EELV, David Belliard, a appelé à respecter la vie privée appelant “au respect de chacun pour un débat démocratique serein”.

Ma réaction suite à la décision de retrait de Benjamin Griveaux à l’élection municipale parisienne. pic.twitter.com/FbpuoLSIUU— David Belliard (@David_Belliard) February 14, 2020

Si dans leur majorité les candidats à la Mairie de Paris dénoncent la publication des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, le candidat soutenu par le Rassemblement national, Serge Federbusch, estime lui que “les affaires Griveaux et Girard sont de durs retours de bâton pour ces donneurs de leçon. les vidéos intimes de Benjamin Griveaux lui laissaient peu de choix autre que renoncer à sa candidature. la République en marche est une République en pleine dérive”.

Communiqué de Presse de Serge FederbuschIl n’est certainement pas agréable de devoir s’exprimer dans cette élection municipale sur des sujets aussi scabreux. Aimer Paris préfère de loin proposer aux Parisiens des politiques aptes à leur rendre le bonheur de vivre leur ville.— Serge Federbusch (@sergefederbusch) February 14, 2020

Poursuites et prison
L’avocat de Benjamin Griveaux, Richard Malka, a par ailleurs annoncé avoir déposé plainte, samedi 15 février, pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Dans une interview au Journal du Dimanche, il a estimé qu’il était “important d’engager des poursuites contre les délinquants qui dévoient internet pour assouvir leur soif de vengeance”. Il a également affirmé que “toute personne ayant relayé cette ignominie pourra être poursuivie”. Richard Malka a également déploré la diffusion de ces vidéos intimes et explique regarder l’affaire “avec stupéfaction”. “Je vois d’anciens députés LREM retweeter avec délectation, des gens revendiquer d’avoir commis des saloperies et en être fiers… Toutes les manipulations et les déstabilisations deviennent possibles. Nous basculons dans un autre monde”, s’est-il inquiété dans le JDD.
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Piotr Pavlenski, à l’origine de la diffusion des vidéos, risque désormais deux ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende. Le Huffington Post rappelle en effet que le Code pénal punit “toute personne qui en l’absence d’accord de la personne pour la diffusion, porte à la connaissance du public ou d’un tiers tout enregistrement ou tout document portant sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel”. La compagnie de l’artiste russe a également été placée en garde à vue, selon BFMTV. La jeune femme aurait également été destinataire des vidéos de Benjamin Griveaux, tournées, selon les informations de la chaîne en 2018.

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