Les prévenus de Clermont-Ferrand ont nié leur participation au trafic de cannabis

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

Des mots en cachent-ils d’autres ? « Trucs », « marchandise », « produit ménager ». Ces mots-là désignaient-ils du cannabis dans les conversations téléphoniques des présumés trafiquants de drogue qui ont comparu jeudi 19 décembre devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.

Treize hommes (*), âgés de 24 à 40 ans, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans un trafic de shit à Clermont-Ferrand et Pont-du-Château entre 2014 et 2016. Le tribunal s’est attardé sur cette sémantique et a diffusé deux écoutes où un raclement de gorge peut devenir un indice de culpabilité…

Trois ans d’enquête

Cette affaire de trafic de cannabis est l’aboutissement de trois années d’enquête. Elle compile des mois d’écoutes, a suivi les déplacements des suspects en géolocalisant leur téléphone. Des éléments qui constituent le socle, fragile, de l’accusation. Mais d’emblée, dans son réquisitoire, la procureure Laure Lehugeur, a cadré l’affaire : « Il n’y a pas de preuves évidentes, pas d’écoutes parlantes.

Ce type de dossier n’existe plus. On est face à des délinquants chevronnés qui comprennent les arcanes des enquêtes. Ils se sont adaptés. Ils ne stockent pas de drogue chez eux, ont recours à des individus faibles ». Elle a décrit l’architecture du groupe – dont certains, amis d’enfance, ont grandi dans les quartiers nord de Clermont – avec ses revendeurs, ses nourrices, ses livreurs, ses têtes pensantes dont la tête de réseau. Un homme de 32 ans, gérant à l’époque d’un magasin de téléphonie à Clermont.

Il donnait aussi dans le business du rachat-vente de voitures. Source de blanchiment d’argent ? C’est l’autre aspect de l’enquête. L’enrichissement supposé de certains  prévenus dont des investissements immobiliers sont avancés comme des preuves. Eux, papiers de la banque à l’appui, affirment qu’ils ont contracté des prêts.

« Une fable » 

À l’issue d’une journée d’audience marathon, où la plupart des prévenus ont nié, où la quantité de résine se limite à 1,4 kilo d’herbe dans une voiture à bord de laquelle circulait un des prévenus, où les perquisitions qui ont suivi les interpellations en octobre 2016, ont été infructueuses, où l’on ignore les quantités écoulées, les avocats de la défense ont fustigé l’enquête.

Une « fable », a asséné Me Canis. « On a trente mois d’investigations et rien sur le terrain des saisies ! On a les fantasmes d’un directeur d’enquête parti en croisade », a critiqué Renaud Portejoie. Me Khanifar a enfoncé le clou : « C’est le dossier des apparences ! Le directeur d’enquête a fait n’importe quoi ! On n’est pas là pour avaler des couleuvres ». 

La procureure a demandé des peines allant de jours-amendes à trois ans de prison ferme. Le tribunal rendra son délibéré le 13 janvier.  

(*) Cinq étaient absents. 

Leïla Aberkane

Plus d'articles

Dossier Exclusif Covid-19

Comment protéger son épargne et ses investissements après la crise du Covid-19.

Dossier exclusif avec:

Comparez le rendement d'un livret A, et un investissement alternatif.

Une fiche de calcul simple pour évaluer le potentiel de rendement d’un investissement alternatif