Immobilier en Ile-de-France : faut-il construire sur les toits pour gagner de la surface ? – Le Parisien

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C’est une manne incroyable, un potentiel trop peu utilisé, qui pourrait répondre à un problème de taille devenu chronique : construire du logement à Paris. « 40 000 nouveaux appartements familiaux de 50 à 70 m2 » pourraient être mis au jour sur 11 000 immeubles rien que dans la capitale, selon l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur).

Adepte de la surélévation dans la première moitié du siècle dernier (34 % des immeubles parisiens sont déjà surélevés), Paris tente de renouer avec ses premiers amours. Mais les résultats sont contrastés. « On a atteint un niveau qui est le bon », explique Jean-Louis Missika. Bien que la Ville de Paris n’a pas voulu nous donner de données détaillées, on compterait en moyenne chaque année 150 projets de surélévation dans la capitale, selon l’adjoint au maire. D’autres déplorent tous ces mètres carrés non utilisés, alors qu’on a jamais eu autant besoin de surfaces dans la capitale.

Il n’empêche que des projets aboutissent, comme celui-ci dans le XVe arrondissement de Paris. « Là c’est l’ancien, puis à partir d’ici, c’est le neuf », montre du doigt Florian Levy, associé au cabinet Java Architecture, qui signe ce beau projet, à quelques mètres d’une rue commerçante. De la maisonnette de 50 m2 au fond d’une cour, il en a doublé la surface et ajouté trois étages, permettant la création de trois chambres sur les premiers niveaux, d’un salon et d’une cuisine sur les deux derniers, « avec de la lumière et de l’air ».

Quand il est question de l’agrandissement de l’appartement du dernier étage, le sujet est encore plus brûlant et ravive tensions et rancœur en assemblée générale (AG) – « pourquoi il aurait un appartement plus grand que le mien ? ». « Ça peut finir en guerre », expose Mathias Bouthier, exagérant… à moitié.

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La loi Alur, entrée en vigueur en 2014, avait l’ambition de booster les surélévations en supprimant le vote à l’unanimité pour un vote à la majorité simple. « Avant les AG, on envoie à nos clients des fiches pratiques : ce qu’il faut dire, ne pas dire, faire, etc. » explique Mathias Bouthier. De la diplomatie.

Mais le plus intéressant, avec la surélévation, reste la création de logements. Outre celle de petites unités à l’initiative de copropriétés qui y voient une occasion de gagner de l’argent pour payer des travaux, de refaire une toiture et d’améliorer l’isolation, la surélévation permet des projets bien plus grand, encouragés par des promoteurs.

Avec son outil unique, qui modélise les hauteurs des immeubles à Paris et sa première couronne, il accompagne bailleurs, collectivités et copropriétés dans leurs projets de surélévation. En Ile-de-France, « plusieurs dizaines de millions de mètres carrés pourraient bénéficier de la surélévation », explique l’entrepreneur.

Mais attention, alerte Didier Mignery, « la surélévation peut être une possibilité pour répondre à la crise du logement, mais ce n’est pas LA solution ». Autrement dit : cela ne suffira pas. D’autant, qu’à Paris, le panorama ne pourra pas accepter des milliers de surélévations. « On ne peut pas faire disparaître toutes les dents creuses de Paris, qui font partie de l’identité de notre ville, tout comme on doit protéger les bâtiments d’angle de la capitale, précise Jean-Louis Missika. La surélévation doit être accordée au cas par cas en prenant en compte, à chaque fois, le paysage architectural. »

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