Malgré une légère hausse, les taux de crédit immobilier moyens se sont élevés à 0,58% sur 10 ans, 0,79% sur 15 ans, 0,96% sur 20 ans et 1,15% sur 25 ans. Un constat dressé par un courtier en prêt immobilier *. Selon lui, ce retour à la hausse est dû à l’attentisme des banques en début d’année, à leur désir de retrouver de la marge, ainsi qu’au durcissement des conditions d’accès au crédit.
Un début d’année compliqué pour les emprunteurs
Nouvelle hausse des barèmes des meilleurs taux affichés par les banques en ce début d’année, avec + 0,46% sur 10 ans, + 0,66% sur 15 ans, + 0,83% sur 20 ans et + 1,04% sur 25 ans. Les recommandations de la Banque de France, suite au rapport du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), et la pression mise sur les banques françaises avec l’arrivée prochaine de Bale III (accords visant à renforcer la sécurité du système bancaire), entraînent une hausse des taux sur toutes les durées et sur tous les profils.
Avec une exigence accrue des banques, qui demandent plus d’apport et de souscrire leur assurance emprunteur, augmentent les frais de dossier, plafonnent la durée d’emprunt à 25 ans, sans oublier le fameux taux d’usure, il devient de plus en plus difficile et coûteux de se faire financer. Conséquence : le nombre de refus de financement a plus que doublé en quelques mois passant de 10 à 25% des dossiers présentés, indique le courtier.
Un pouvoir d’achat immobilier en baisse
La hausse continue des prix de l’immobilier, même si elle a pu être compensée en partie par des taux extrêmement bas en 2019, a conduit à une baisse du pouvoir d’achat des Français. Par exemple, entre janvier 2019 et janvier 2020, la capacité d’emprunt avec un crédit sur 20 ans pour une mensualité de 1 000 € est en baisse dans la plupart des grandes villes françaises : – 5,72 m² à Rennes, – 4,69 m² à Nantes, – 4,44 m² à Lille ou encore – 4,39 m² à Toulouse.
Seuls les acheteurs à Reims (+ 2,35 m²) et Nice (+ 1,29 m²), où le prix de l’immobilier a peu évolué, voire diminué, ont vu leur pouvoir d’achat augmenter.
Des conditions d’emprunt qui devraient rester favorables
Les conditions pour emprunter devraient rester très attractives. La Banque centrale européenne (BCE) contrôle les taux d’intérêt à court terme mais elle a aussi une grande influence sur les taux d’intérêt à long terme qui déterminent les taux immobiliers. Selon le courtier, malgré un environnement plus contraignant, les taux restent très attractifs en ce début d’année et les solutions de financement sont nombreuses, mais il faut désormais plus de temps et d’effort pour obtenir un crédit dans de bonnes conditions.
* Cafpi