Boiseries, plafond à caissons, bancs en bois et un peu partout les symboles de la justice. Ce mercredi matin, dans la salle B du tribunal judiciaire de Versailles (Yvelines), une dizaine d’avocats et autant de particuliers se lèvent lorsque la présidente fait son entrée à l’audience hebdomadaire des ventes judiciaires immobilières. Peu avant, l’assemblée bruisse de bavardages et une avocate se penche vers ses collègues : « Un appartement à Bois-d’Arcy, ça vous intéresse? » Plusieurs robes noires font « non » de la tête.
Une fois l’huissier installé, la séance peut commencer. C’est lui qui pilote les deux écrans, face à la salle, sur lesquels s’affiche un chronomètre. La première vente concerne un appartement de 28,64 mètres carrés à Condé-sur-Vesgre (Yvelines). « Mise à prix : 35 000 euros », énonce la présidente. « Début des enchères », clame l’huissier. Le décompte d’une minute et trente secondes démarre. A une minute et cinq secondes, une avocate annonce « 36 000 euros ». L’huissier relance le chrono, mais aucune nouvelle enchère ne vient. Passée la minute trente, l’avocate se lève et tend son dossier à la présidente qui proclame le nom de l’adjudicataire : « M. X. et Mme Y. au prix de 36 000 euros ».
Arrive enfin la vente qui a attiré le plus d’enchérisseurs. Il s’agit d’un appartement de 58,24 m2, un trois pièces avec parking à Sartrouville (Yvelines). La présidente annonce : « Le Crédit Foncier contre M. X et Mme. Y. Mise à prix : 80 000 € », alors que, sur le site de Meilleurs Agents, le mètre carré à Sartrouville est évalué à 3 935 euros, ce qui valorise l’appartement autour de 210 000 euros.
Sitôt le chronomètre déclenché, un premier avocat au fond crie « 81 000 ». Remise à zéro du chronomètre. Une autre voix annonce « 82 000 ». Rebelote. Chronomètre, enchère, chronomètre. 83 000, 84 000, etc. De mille euros en mille euros, le prix grimpe. A partir de 153 000 euros, tous les avocats se taisent, sauf deux.