La fameuse commission des agents immobiliers est en train de vivre une véritable révolution. Variable, puis fixe puis maintenant à la carte, une tendance de fond est-elle en train de naître ? Selon Corinne Jolly, présidente de pap.fr, rien n’est moins sûr.
« Ces modèles économiques ne peuvent fonctionner que sur des marchés où le prix de l’immobilier est élevé et le marché tendu. En clair, sur l’Ile-de-France et les grandes villes. «Car même à 0,5 % quand vous vendez des biens à près de 10 000 euros le mètre carré, cela reste tout de même rentable ». Après, tout est une question de volume. « On a vu, il y a trois ou quatre ans, des mandataires (NDLR : des agents immobiliers indépendants) proposer des commissions à 3 % mais ils ne s’en sortaient pas. Aujourd’hui, ils sont revenus aux 5 % traditionnels. Donc rien ne prouve que ces commissions variables vont devenir la norme ».
Car selon la jeune femme, ces nouvelles agences digitales se heurtent à des réseaux d’agences très bien implantés et dotés d’une puissance de communication colossale. Qui peuvent notamment mutualiser leurs moyens « Pour acheter, peu de gens ont besoin d’une agence, les propositions sur Internet suffisent généralement. En revanche, pour vendre, c’est une autre histoire. Les propriétaires sont très sollicités par les flyers déposés dans les boîtes aux lettres et ils ont besoin de l’expérience des agents afin d’estimer leur bien.
Et là, les start-up ont du mal à lutter car elles n’ont pas pignon sur rue et ne se déplacent (presque) pas. Ce manque de visibilité permet aux agences de garder l’avantage ». Pour le moment.