Coronavirus : la chaîne de l’immobilier grippée par la pandémie

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« Il faut le plus possible maintenir une activité économique et que tout le secteur de l’immobilier fasse bloc », lançait, mardi 31 mars, Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement, aux 2 529 « manageurs de l’immobilier » réunis en téléconférence.

Il faisait référence au conflit entre la ministre du travail, Muriel Pénicaud, et les professionnels du bâtiment à propos du recours au chômage partiel et de la continuité des chantiers, tout autant qu’à la polémique entre agents immobiliers, souhaitant conclure des affaires, et notaires, accusés de retarder leurs enregistrements. « L’immobilier est un moteur essentiel de la croissance et devra être un acteur du plan de relance en cours de préparation avec Bercy », argumentait le ministre.

Le 17 mars, premier jour du confinement en France, 80 % des chantiers s’arrêtaient : « Nous avons respecté les consignes du gouvernement, mais elles ont changé depuis et il nous demande de reprendre », explique Denis Dessus, président de l’ordre des architectes. « Il n’est pas question que nous mettions nos gars en danger, insiste Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). C’est notre priorité, et le chantage au refus de leur accorder le chômage partiel qu’exerçait Mme Pénicaud était tout simplement dégueulasse. »

Elles sont déjà consignées dans un guide élaboré par les organisations syndicales et patronales « qui attend la validation des ministères du travail et de la santé, qu’on nous promet de jour en jour, mais qui tarde à venir, s’étonne Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Pour l’instant, nous ne sommes pas équipés pour la reprise des chantiers : nous n’avons ni masques, ni gants, ni gel, et je redoute que quelques entreprises acculées reprennent l’activité dans de mauvaises conditions. »

Chute de 15 % à 20 % du chiffre d’affaires dans le BTP

« Dès que les conditions sanitaires seront réunies, nous rouvrirons les chantiers, pas avant et pas dans les mêmes conditions, pas avec la même productivité ni au même prix, prévient M. Chanut. Car se laver les mains toutes les deux heures, être seul plutôt qu’en binôme dans une camionnette, aller chercher du matériel en évitant tout contact avec les fournisseurs, ne pas rester plus de quinze minutes à moins d’un mètre d’un compagnon, tout cela ralentit le travail et est donc coûteux. Il nous faudra rediscuter du partage de la valeur avec nos donneurs d’ordre et ce n’est qu’ensuite, dans un troisième temps, une fois les chantiers redémarrés, que nous pourrons parler “plan de relance” », promet le président de la FFB, qui anticipe, pour 2020, une chute de 15 % à 20 % du chiffre d’affaires de la profession.

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