Depuis son retour à Clermont-Ferrand, fin mars, le Tunisien de 19 ans n’avait pas fait parler de lui. Jusqu’à ce contrôle de police, le 30 septembre dernier. Les fonctionnaires l’aperçoivent dans une rue du centre-ville de Clermont-Ferrand en train de fumer un joint. Ils s’approchent et le fouillent : un peu plus de 13 g de résine de cannabis et un gramme de cocaïne sont trouvés en sa possession.Condamné pour trafic de stupéfiants, en juin 2019, à de la prison ferme et à une interdiction de territoire français pendant dix ans, il n’aurait pas dû se trouver en France. À sa sortie de détention, en février, il avait été placé en centre de rétention administrative, à Lyon, eu égard à sa situation irrégulière.Le 21 mars, dans le cadre du contexte sanitaire lié au Covid, il avait finalement été relâché et assigné à résidence.
« Je ne comprends pas le sens de cette mesure sachant qu’il n’a pas de domicile. C’est la carence de l’État qui devrait être sanctionnée dans ce dossier »
Son client était censé pointer au commissariat de Clermont-Ferrand toutes les semaines. Il n’en a rien fait. « Moi je savais pas, sur les papiers, c’était marqué que j’étais libre », affirme-t-il à l’audience.
Incarcéré, jeudi, à l’issue de sa garde à vue, il a été jugé, ce lundi, dans le cadre d’une comparution immédiate. Consommateur de longue date, il dépense entre 200 et 300 euros dans la drogue chaque mois. « Je vais à la gare, je trouve un gars, il me montre le produit et voilà… Ça fait longtemps que je consomme, je peux pas arrêter d’un coup, mais maintenant, j’ai envie de m’en sortir. »Le tribunal le condamne à huit de prison avec maintien en détention.