Bourse, dette de l’Italie… “les bulles éclatent en même temps !” – Capital.fr

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Lorsqu’il y a encore quelques semaines, j’annonçais que le Cac40 pouvait descendre à 4.800, voire 4.500 lors de l’éclatement prochain de la bulle, on me riait souvent au nez. Et pourtant, il est tombé à presque 3.600 points en séance ce lundi 16 mars. Evidemment, tout comme les attentats du 11 septembre 2001, personne ne pouvait prévoir la pandémie de Coronavirus qui secoue actuellement la planète. Pour autant, comme nous n’avons cessé de le rappeler depuis des mois, en se faisant souvent traiter de tous les noms, l’économie et les marchés obéissent à une règle de base indubitable : les arbres ne montent pas au ciel.

Ainsi, par une sorte de régulation naturelle, tous les dix ans environ, les marchés boursiers, tout comme l’économie mondiale d’ailleurs, connaissent une “remise des pendules à l’heure”. Souvenons-nous : premier choc pétrolier de 1973, deuxième choc du même nom en 1980, première guerre du golfe en 1990-91, explosion de la bulle Internet et attentats du 11 septembre en 2000-2001, faillite de Lehman Brothers en 2008. A la suite de chacun de ces chocs, le monde est entré en crise et/ou en récession.

Or, depuis 2017, à une époque où la bulle commençait à devenir dangereuse, ce cycle apparaissait caduc pour la grande majorité des investisseurs et des observateurs. A tel point que rien ne semblait pouvoir casser l’euphorie des marchés : que ce soit le capharnaüm autour du Brexit, les tensions géopolitiques avec l’Iran et la Corée du Nord, les attentats en Europe ou encore la guerre commerciale, le fort ralentissement de la croissance mondiale en 2019 et même le début de l’épidémie de Coronavirus en Chine, quasiment personne n’a voulu voir la réalité en face. Les marchés boursiers ont ainsi continué de flamber en dépit du bon sens. L’argument était toujours le même : quoiqu’il arrive, les banques centrales seront là et déverseront leur opium monétaire pour permettre aux marchés de continuer de croître.

Quel manque de discernement et de lucidité ! Quel aveuglement collectif ! Comme d’habitude, certains économistes, dont je tairai le nom par charité, qui n’ont cessé d’annoncer la poursuite de la hausse boursière osent aujourd’hui prétendre qu’ils avaient prévu la bulle et son dégonflement. Heureusement que le ridicule ne tue pas…

Même si les marchés surréagissent face à l’incertitude massive engendrée par la pandémie, ils ne font finalement que se reconnecter à la réalité économique. Rappelons-le : les indices boursiers doivent refléter une réalité économique : celle des profits des entreprises, qui dépend directement de la croissance mondiale. Si la planète tombe en récession, les résultats des entreprises seront négatifs, déprimant mécaniquement les valorisations boursières.

Mais l’effondrement de la bulle n’est pas seulement l’apanage des marchés boursiers. La bulle sur les obligations est également en train de se dégonfler. Le taux à dix ans de la dette publique italienne est ainsi passé de 0,9 % le 22 février à 2,1% ce lundi 16 mars. La France aussi est touchée, puisque le taux d’intérêt de l’OAT à dix ans vient de repasser dans le vert, contre -0,4% le 9 mars.

Comme je l’ai souvent écrit dans mon dernier livre « Un monde de bulles », en espérant que cela ne se produirait pas, nous sommes bien en train d’assister au pire des scénarios, en l’occurrence celui du dégonflement de toutes les bulles en même temps. Faisons donc le dos rond et armons-nous de patience en attendant des jours meilleurs, qui finiront forcément par arriver.

Marc Touati, Économiste, Président du cabinet ACDEFI

Son dernier livre, Un monde de bulles, est toujours en tête des ventes de sa catégorie sur Amazon.fr

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