500 ans après, retour sur la découverte du cannabis

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Le 23 avril 1519, il y a cinq cents ans, Cortés accostait les côtes de l’empire Aztèque. Dans ses 11 navires, il apportait ses pulsions de conquérant et quelques graines de chanvre. Le cannabis a 500 ans. Flash back.

Au moment de l’invasion de l’empire Aztèque, Cortés apportera dans les cales de ses navires des graines de chanvre. Les autochtones apprendront à les cultiver, et découvriront leurs vertus thérapeutiques et leurs capacités à les ouvrir au monde des esprits.

Comment une plante a été classée dans la catégorie grand banditisme ?

La pénalisation de la marijuana nous a fait perdre notre relation mystique aux plantes.

C’est au XXe siècle que les États-Unis s’emparent de cette question. En 1930, un certain Harry J. Anslinger est nommé premier commissaire du bureau fédéral du département du trésor aux narcotiques. Celui qu’on appellera le « McCarthy de la drogue » va mener un combat sans merci contre le cannabis. « Le cannabis nous dirige vers le pacifisme et le lavage de cerveau communiste, il fait croire aux Nègres qu’ils sont aussi bons que les Blancs », écrira-t-il. La plante et sa consommation désormais diabolisées seront interdites.

La guerre menée contre les drogues affiche un triste bilan. Des millions de morts, des États détruits, la multiplication des trafics et la consommation de substances autrement plus chimiques… Mais il y a sans doute pire que les tristes effets de la prohibition. La pénalisation de la marijuana nous a fait perdre notre relation mystique aux plantes. Vous allez me prendre pour un hippie, mais je pense qu’il existe un lien très étroit entre la criminalisation des plantes hallucinogènes et le sort que nous réservons à notre planète. En nous coupant des plantes, nous avons perdu ce lien intime avec le vivant, cette connexion puissante avec notre terre nourricière, ce lien indescriptible avec la fragilité du monde.

La révolution viendra-t-elle par les plantes ?

L’enjeu révolutionnaire n’est plus dans la prise du pouvoir mais dans le réveil de nos consciences.

C’est à la suite d’une retraite au Costa Rica où elle a « rencontré » des plantes que la physicienne Gail Bradbrook, spécialisée en biophysique moléculaire, décida de fonder Extinction Rebellion, en 2018. Ce mouvement écologiste prône la désobéissance civile en s’appuyant sur des actions coup de poing, mais non violentes, pour inciter les gouvernements à agir contre le changement climatique. D’aucuns trouvent le mouvement trop radical, d’autres trop mièvre. Selon moi, par sa matrice originelle, c’est l’objet politique le plus novateur du XXIe siècle.

Avec Extinction Rebellion, Gail Bradbrook théorise les bases d’une révolution psychédélique. Rien de moins. « Nous devrions tous nous mettre à la médecine psychédélique pour montrer à l’État qu’il n’a absolument pas le droit de contrôler nos consciences ni de définir nos pratiques spirituelles », écrit-elle. Oui, vous avez bien lu. L’enjeu révolutionnaire n’est plus dans la prise du pouvoir mais dans le réveil de nos consciences. Avec Extinction Rebellion, l’enjeu n’est pas de conquérir le pouvoir, il est de nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde. Sortir du déni, du désespoir, de l’impuissance, pour se rappeler que l’horizon de l’Homme n’est évidemment pas dans la consommation mais dans l’amour de soi, de l’autre, du vivant. Et que nous n’arriverons à rien si nous ne commençons pas par nous.

Oui, prendre soin de soi en guérissant les parties de nous-mêmes blessées pour nous réintroduire dans le tissu de la vie est un acte révolutionnaire.

Nous parlons souvent de « révolution digitale », mais elle n’est rien en comparaison à la révolution des plantes et de la puissance de leurs « technologies ». Les plantes contiennent des savoirs précieux, savent réveiller nos consciences, réparer nos traumatismes et fluidifier nos pensées.

Nous pouvons regarder le monde avec pessimisme et pleurer sur le sort de nos écosystèmes disparus. Nous pouvons aussi espérer, en réalisant que nous sommes de plus en plus nombreux à nous reconnecter avec gratitude aux plantes. Les savoirs ancestraux des plantes partout se réveillent. Ils sortent des forêts et commencent à recoloniser le monde. J’ai la certitude que nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution humaine. Elle sera portée par les plantes et nous permettra de nous reconnecter à notre terre nourricière.

Cet article est paru dans la revue de L’ADN 21. Pour vous procurer votre exemplaire, cliquez ici.

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